mercredi 21 mai 2008

liberté pratique.

- C'est pas ma faute!
- A qui la faute ?
- Aux autres!
- T' es un autre pour les autres ...
- Tu vois j'ai pas le choix. Je marche dans la merde parce-que mes parents marchaient dans la merde. C'est normal. Reproduction sociale quoi. Et puis même, ton cerveau, c'est pas toi qui le commande, c'est des lois physiques. C'est pas notre faute, on y est pour rien. Juste des victimes.
- Comment tu fais pour être déterminé par deux lois ? Une sociale et l'autre matérielle... C'est comme si je te disais : marche et coure en même temps. C'est pas forcément contradictoire, mais en tout cas incompatible. Tu es ton cerveau. Tu le commandes pas. Il te commande pas.
- Okay, mais si les deux lois me disent la même chose ?
- Ca peut arriver, mais il y a peu de chances, et ce sera ponctuel sur un long laps de temps.
- Rien à foutre, S'il y avait pas la pub, j'aurais pas dépensé autant de thune !
-Tu peux la réduire ta pollution publicitaire. Et c'est pas parce-que tu vois que t'achètes! La pub est là. Tu fais avec, ou tu luttes contre. Mais elle t'oblige pas à consommer. Elle t'incite. Si il y avait pas de pigeon comme toi, il y aurait plus de pub.Mais ça fait beaucoup de "si". Moi je pense que la merde sous tes chaussures, c'est pas à que cause des chiens, mais aussi à cause de ceux, comme toi, qui les suivent.
-Wow! T'es dur là!
- Et ben oué, mais c'est parce-que des blaireaux se lamentent en se disant qu'ils y sont pour rien qu'on passe notre temps à chercher des têtes à couper. Si c'est attendre et gober les mouches mortes, sans se bouger le cul pour attraper les vivantes, la liberté sert à rien.
- En même temps, personne se croit responsable, je vois pas pourquoi ce serait à moi de commencer. Finalement, c'est confortable d'y être pour rien...
- Moi ça me fout le gerbe. Je crois que je préfère être déterminé à croire que je suis libre, plutôt que d'être libre et penser que je suis déterminé. Au moins, j'aurais l'impression que mes initiatives servent à quelque chose. Partout on te tient la main pour te jeter au fond du trou. Moi je leur déchire le poignet à coup de canines.
- Trop crevant! c'est cool d'être accompagné. Ca repose, et au moins, tu te fais pas chier à prendre des décisions.
-Tu prend toujours une décision. Au moins celle de ne pas en prendre trop. Pour moi la cohésion vient du détachement.
-Je préfère être attaché et propre que détaché et tâché.
-Ta subjectivité est l'opticien des points de vue. en vain. resteront des nuances.
- Merci, mes lunettes vont très bien.

Où les champs d'action ont des besoins inversés, le corbeau presbyte a des chances de survie équivalentes à celles du pilote de chasse.